L'absence de l’articulation entre les différents segments de la production dans l'économie égyptienne contemporaine est aujourd'hui telle qu'on ne peut plus guère parler ici de "système productif national".
Pourtant un tel système avait bel et bien existé dans le cadre du capitalisme mondialisé ancien (1880-1950) articulé autour de la monoculture du coton, sur laquelle se greffaient des activités financières et commerciales et quelques industries légères en expansion parallèle à celle des exportations de la fibre végétale. Géré par l'alliance sociale hégémonique associant la grande propriété agraire capitaliste et le capital étranger, le système trouvait le fondement de sa croissance dans celle de la consommation de la minorité de ses bénéficiaires. Dans ce système l'agriculture, à la fois fournissait les exportations principales et couvrait les besoins alimentaires essentiels à des prix permettant de maintenir les rémunérations du travail à des niveaux très bas. L’Etat ne remplissait aucune fonction allant au-delà des stricts maintiens de l'ordre. Formes de capitalisme périphérique dépendant certes, ce système ne bénéficiait néanmoins pas moins d'une pleine cohérence. |